François Legault aura le « CAQ » ferme à Ottawa

Le projet de loi C-10 durcit notamment les peines contre les jeunes contrevenants, et François Legault croit que Jean Charest devrait aussi durcir le ton envers Ottawa. En plus de la question du projet de loi C-10, Legault juge que Charest devrait aussi se montrer davantage combatif quant à sa demande de récupérer les données du registre des armes d’épaule qui sera aboli.

«Il va falloir qu’on ait un gouvernement qui soit un peu plus actif, un peu plus choqué dans ses décisions avec le gouvernement fédéral», a dit Legault hier. Mais c’est difficile de ne pas s’esclaffer de rire, alors qu’on sait tous que François Legault a décidé de mettre radicalement la souveraineté du Québec de côté. En ce sens, Legault ne pourra guère faire mieux que Jean Charest. Le « CAQ » de Legault, s’il prend le pouvoir, sera aussi mou que le PLQ de Charest.

François Legault a eu le culot de dire qu’on «ne peut pas aller menacer Ottawa de la souveraineté du Québec sans avoir le support d’une majorité de la population et actuellement on n’a pas le support d’une majorité de la population derrière la souveraineté».

En fait, qui a dit que la population du Québec ne supportait pas la souveraineté du Québec? André Pratte, Alain Dubuc? Stephen Harper? Jean Charest? Est-ce possible que les médias de masse, à 99% fédéralistes, aient décidé que la souveraineté n’était plus supportée par la population?

Est-ce à dire que maintenant, la population supporte la dépendance?  La souveraineté, n’est-ce pas justement prendre ses propres décisions sans être obligé d’aller quémander à Ottawa, sans devoir demander la permission à Stephen Harper avant d’aller aux toilettes?

François Legault, en octobre 2004, publiait un document nommé Un projet de pays¹, dans lequel il a écrit que « la souveraineté » état la « solution »:

Posons la question clairement : est-il possible pour le Québec, dans le cadre fédéral, d’investir comme il le faudrait en éducation tout en assurant un financement adéquat du système de santé ? La réponse est non. Le déséquilibre fiscal, les dédoublements et les choix budgétaires du gouvernement fédéral nous privent des ressources qui nous permettraient de le faire. La seule façon de faire de l’éducation une grande priorité nationale tout en mettant fin au sous-financement en santé, c’est de rapatrier nos impôts et de faire nos propres choix. Bref, c’est de devenir souverain¹.

Imaginez, avec le CAQ de Legault 2.0 fédéraliste, il ne sera pas possible de « faire nos propres choix » en éducation et en santé parce que le Québec n’est pas souverain et parce qu’il n’y a pas de projet de pays sur la carte. Il faudrait plutôt aller quémander des petits pouvoirs à Ottawa en petits colonisés, et ce, sans aucun rapport de force.

En fait, on ne parle même plus de pouvoir, c’est rendu que le Québec doit aller se mettre à genoux pour recevoir un peu de respect et de considération, alors que le ROC ne nous voit plus que comme étant une province quelconque dans le Canada. Harper « royalise » tout sur son passage et se contre-fiche de l’opinion de la province de Québec. Cela est sans parler des nominations d’unilingues anglophones, tout comme si pour le ROC, le Québec était déjà de facto anglicisé et bien assimilé.

Les Québécois veulent du changement. Est-ce que ce sera véritablement du changement à Québec si l’objectif des dirigeants sera de savoir quel colonisé soumis sans projet d’être souverain sera le plus « choqué » à Ottawa dans le seul et unique but de se montrer ferme?

Le Québec sera souverain et indépendant ou sera « ferme »  à genoux.

1. Un projet de pays [↩] [↩]