L’UPAC étoufferait « certains dossiers qui pourraient embarrasser le pouvoir »
Publié par Sylvain le 22 Nov, 2011
Québec • Il y a eu une vague de démissions en série à l'UPAC et sa crédibilité semble de plus en plus fragilisée. De plus, ça commence à sentir vraiment mauvais puisque l'Unité permanente anticorruption pourrait servir à protéger les intérêts de la clique à Jean Charest.

Suite au congédiement de Jacques Duchesneau voilà quelques temps, plusieurs personnes, des policiers à la retraite qui travaillaient pour l’Unité permanente anticorruption (UPAC)1, ont remis leurs démissions au commissaire Robert Lafrenière.
Les démissionnaires sont Régent Bélanger, ex-commandant de l’escouade antigang de la police de Montréal, Sylvain Tremblay et Henri Dion, ancien surintendant de la GRC.
Selon les écrits des journalistes de la Presse, Fabrice de Pierrebourg et André Noël, « ces démissions sont la conséquence d’une perte de confiance dans cette organisation créée par le gouvernement Charest et dirigée par le commissaire Robert Lafrenière. »
Plus grave encore, dans leur article Démissions en série à l’UPAC2, on peut aussi lire que « certains auraient acquis la certitude que l’Unité permanente anticorruption sert aussi à étouffer certains dossiers qui pourraient embarrasser le pouvoir », donc bien sûr le gouvernement de Jean Charest.
Mission de l’UPAC
Donc, « étouffer certains dossiers qui pourraient embarrasser le pouvoir » ne fait de toute évidence pas partie de la mission de l’UPAC. Il y a un jeu de coulisse présentement. Pour que La Presse publie un tel article, il faut que les personnes-sources des journalistes soient prêtent en quelque sorte à le répéter devant la cour. Il serait bien étonnant que le gouvernement Charest et l’UPAC viennent accuser la Presse de lancer des allégations non-fondées.
Enfin, si Jean Charest le fait, et qu’il ne demande pas aux journalistes de se rétracter, c’est que l’UPAC sert véritablement à « étouffer certains dossiers qui pourraient embarrasser le pouvoir ». L’article de Fabrice de Pierrebourg et André Noël doit être lu entre les lignes. Leurs sources seraient des anciens policiers, donc il est peu probable qu’ils aient confié cela à la Presse sans avoir de preuves de ce qu’ils soutiennent.
Imaginez, si ça continue, l’UPAC elle-même pourrait comparaître comme présumée hors-la-loi devant la Commission Charbonneau pour cause de collusion avec le pouvoir. C’est grave ce qui se passe en ce moment au Québec. Avec ces allégations, il est impossible de faire confiance à l’UPAC ni à la Commission Charbonneau si cette dernière venait qu’à être liée de près ou de loin à l’UPAC.