« La RAMQ va continuer à communiquer en anglais avec les immigrants et les allophones ». Mario Beaulieu
Publié par Sylvain le 23 Déc, 2011
Québec • Lettre ouverte de Mario Beaulieu, président du Mouvement Québec français - Encore une mesure mollassonne des libéraux : la RAMQ va continuer à communiquer en anglais avec les immigrants et les allophones.
Encore une fois, ce sont des miettes que lance discrètement le gouvernement de Jean Charest en pâture pour calmer la grogne populaire montante au Québec suscitée par l’anglicisation. On a appris hier que la RAMQ continuera à octroyer automatiquement un code de langue stipulant que toute communication avec un immigrant allophone se fera désormais en langue anglaise s’il s’adresse en anglais à un agent de la Régie de l’assurance-maladie du Québec (RAMQ), mais les modalités changeront légèrement.
En ce moment, le code s’applique automatiquement pour la vie durant. Avec la nouvelle mesure, au bout d’un an, la langue des communications va passer au français, à moins d’une demande contraire, dans quel cas le service sera tout de même donné en anglais pour le reste de sa vie, car pour la ministre responsable de la langue, Christine Saint-Pierre, il s’agit d’un droit qui leur est garanti. Cette affirmation est complètement farfelue en vertu de la Charte de la langue française, il n’existe aucun droit pour un immigrant allophone d’être servi en anglais, et pas davantage en vertu de la loi fédérale sur les langues officielles.
À l’inverse, offrir des services gouvernementaux dans une autre langue que la langue officielle aux immigrants et aux allophones est une aberration. En fait, le Québec n’a pas à donner tous les services en anglais même aux anglophones. Il est déjà énormément plus généreux envers notre minorité historique que le reste du Canada ne l’est pour les francophones à l’extérieur du Québec.
En fait, comme le voulait l’esprit de la loi 101, l’ensemble des services de la fonction publique du Québec devrait être offert exclusivement en français. Des mesures d’exception pour la minorité historique anglophone seraient maintenus pour les services de proximité, offert par les organismes susceptibles d’avoir le statut dit bilingue (en vertu de l’article 29,1) : les organismes municipaux, les organismes scolaires ou les établissements de services de santé et de services sociaux. Comme c’est le cas pour la langue officielle dans la plupart des États, au Québec, le français devrait être non seulement la langue utilisée par les francophones, mais la langue publique commune de tous les citoyens.
Ce n’est donc pas une victoire que peut revendiquer le MQF1 après avoir tenu deux manifestations contre l’anglicisation des services gouvernementaux depuis novembre. L’annonce de mesures mollassonnes et insignifiantes pour l’avenir de notre langue devrait nous inciter à redoubler d’ardeur dans les prochains mois.
Le Mouvement Québec français compter utiliser tous les moyens à sa disposition pour que l’ensemble de la fonction publique québécoise, respecte le statut du français en tant que seule langue officielle et commune. C’est une condition fondamentale autant pour l’intégration des immigrants et la cohésion sociale que pour assurer l’avenir du français au Québec.