Amnistie internationale: la liberté d’expression en danger au Québec – Ajout 30 avril
Publié par Sylvain le 24 Avr, 2012
Québec • Amnistie internationale s’inquiète du fait que les tactiques utilisées par les forces policières face à certains incidents violents et aux manifestations pacifiques, ainsi que les mesures de sécurité adoptées dans certaines universités, soulèvent des questions troublantes sur le respect de ces droits fondamentaux.
On a rapporté voilà un peu plus d’une semaine que la police au Québec faisait de la provocation gratuite et utilisait une « force brutale et disproportionnée » dans le cadre de manifestations étudiantes.
Récemment Amnistie internationale Canada francophone1 est « sérieusement préoccupée par les atteintes au droit de manifester pacifiquement« .
Amnistie internationale juge que l’approche choisie pour assurer la sécurité lors des manifestations semble avoir entraîné des violations des droits fondamentaux, « notamment le droit à la liberté d’expression et le droit de réunion pacifique et d’association, ainsi que le droit d’être protégé contre les arrestations arbitraires. »
On rapporte que Paul Bélanger, professeur de l’Université du Québec à Montréal, aurait porté plainte contre le service de police de Montréal, après avoir été frappé à coup de matraque, vendredi 20 avril, alors qu’il manifestait pacifiquement aux abords du Palais des congrès de Montréal la semaine dernière.
Ce fait vient s’ajouter à d’autres, comme le témoignage de Jean Trudelle, président de la FNEEQ-CSN, qui a vu un policier « asperger un jeune avec des gaz lacrymogènes » sans aucune raison.
« Du coup, ils ont sorti l’artillerie lourde et s’en sont pris violemment aux manifestants pour les faire reculer, les tabassant à coups de matraque même s’ils reculaient sans résistance », a déclaré M. Trudelle.
Pour Amnistie internationale, la situation est très inquiétante. Les tactiques utilisées par les forces policières face à certains incidents violents et aux manifestations pacifiques soulèvent des questions troublantes sur le respect de ces droits fondamentaux quant à un usage excessif de la force par les autorités policières, aux arrestations massives et potentiellement arbitraires, à l’intimidation et au profilage par des forces de sécurité sur les lieux de l’université.
« Le gouvernement doit, par ses paroles et par ses gestes, réaffirmer son engagement à faire respecter la liberté d’association, la liberté d’expression et le droit de manifester pacifiquement » déclare Béatrice Vaugrante, directrice générale d’Amnistie internationale.
Amnistie internationale Canada francophone reconnait le droit des manifestants de vouloir protéger pacifiquement le droit à l’éducation. Finalement, Amnistie rappelle sa préoccupation face à la hausse des frais de scolarité qui porterait atteinte à la progressivité vers une accessibilité à tous et toutes au cursus universitaire, telle que l’entendent les observations générales sur le Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels auquel le Canada est partie.
Ajout du 30 avril 2012
Voici une vidéo montrant une arrestation plus que questionnable.